Theodor Adorno

Theodor W. Adorno

Theodor W. Adorno , né Theodor Ludwig Wiesengrund le 11 septembre 1903 à Francfort-sur-le-Main et mort le 6 août 1969 à Viège, est un philosophe, sociologue, compositeur et musicologue allemand.

En tant que philosophe, il est avec Herbert Marcuse et Max Horkheimer l’un des principaux représentants de l’École de Francfort, au sein de laquelle a été élaborée la Théorie critique. En tant que musicien et musicologue, il est représentant de la seconde école de Vienne et théoricien de la Nouvelle Musique. Et c’est en tant que philosophe (esthétique), sociologue, musicologue et musicien qu’il introduit avec Max Horkheimer la notion interdisciplinaire d’industrie culturelle, première traduction en français du titre de l’essai fondateur Kulturindustrie en La Dialectique de la raison.


Nom et origine

Theodor Wiesengrund-Adorno est né à Francfort, le 11 septembre 1903, d’un père juif allemand, Oscar Alexander Wiesengrund, commerçant, et d’une mère française catholique Maria Calvelli Adorno della Piana, cantatrice.

L’enfant est baptisé suivant le rite catholique et sa mère joint au patronyme Wiesengrund son propre nom Adorno. Il portera ainsi le nom Wiesengrund-Adorno pour signer ses articles les plus marxistes avant d’abandonner le trait d’union en 1938 et de réduire au seul W. le nom de son père lors de son exil aux États-Unis d’Amérique : il devient alors connu sous le nom de Theodor W. Adorno.

En 1943, il est naturalisé américain sous le nom de Theodor Adorno et s’excuse auprès de ses parents d’avoir supprimé son prénom Ludwig et jusqu’au W. du nom de famille.

Le nom Adorno vient du grand-père maternel Jean-François Calvelli (1820-1879), né en Corse près de Bocognano, dans une famille proche des Bonaparte. Il a été officier de carrière dans l’armée française avant de s’établir à Francfort comme maître d’armes. Il s’est attribué le nom italianisant de Calvelli Adorno della Piana qui impressionnait également son petit-fils et suggère un lien avec la famille Adorno des doges de Gênes. Jean-François a traversé la frontière pour reprendre du service dans l’armée française lors de la guerre franco-prussienne de 1870.

Cette action et cette ascendance française n’ont cependant pas permis à Adorno, comme il l’espérait en 1936, d’obtenir la nationalité française lorsqu’il a été proscrit par les Nazis en Allemagne comme non-aryen. La famille Wiesengrund n’entretient aucun lien avec la tradition juive et Adorno s’est tenu à l’écart des religions et de leurs représentants (il voit Martin Buber comme un “tyrolien de la religion”). Néanmoins, il s’est lié surtout à des intellectuels juifs et il a toujours été perçu comme tel : ainsi la femme d’Alban Berg le désigne comme un “jeune juif”.

Theodor est surnommé “Teddye” par ses camarades et ses intimes depuis son enfance (ce diminutif est lié à l’anglophilie de la famille : Adorno, ses parents et ses grands-parents se sont mariés à Londres.)

L’article Sur le Jazz est publié en 1936 sous le pseudonyme de Hektor Rottweiler. Un autre pseudonyme dans le cercle familial est Archibald Bauchschleifer.


Biographie

Formation

Le jeune Wiesengrund est initié à la philosophie en lisant la Critique de la raison pure de Kant avec Siegfried Kracauer, son aîné de quatorze ans, alors qu’il est encore élève au lycée de Francfort. Puis, il étudie à l’université de Francfort la philosophie, la psychologie, la sociologie, l’histoire de l’art et la musicologie. Il fait alors la connaissance de Max Horkheimer, de Walter Benjamin ainsi que de sa future épouse Margarete Karplus (dite Gretel). Il soutient sa thèse de doctorat en philosophie en 1924 sur La transcendance du chosal et du noématique dans la phénoménologie de Husserl avec le philosophe néo-kantien Hans Cornelius.

En même temps, Adorno pratique le piano, songe à une carrière de musicien, découvre la musique d’avant-garde avec Hermann Scherchen et rédige ses premiers articles de musicologie. Il est déjà l’auteur de lieder, de pièces pour piano, de quatuors qui ont été joués à Francfort lorsqu’il rencontre le compositeur Alban Berg en 1924 à Francfort. Il décide d’aller étudier avec lui la composition musicale à Vienne. Il se rend dans la capitale autrichienne en mars 1925 et se lie d’amitié avec son maître: les deux hommes échangeront 136 lettres entre 1925 et 1935. Le “docteur Wiesengrund” fait également la rencontre à Vienne d’Arnold Schönberg, le principal représentant de la seconde école de Vienne, mais celui-ci désapprouve les articles qui lui sont consacrés. Dans une lettre à un tiers, Schönberg s’exprime durement sur Adorno : “Je n’ai jamais pu supporter le personnage […]. Et d’ailleurs, la façon dont il traite Stravinsky est dégoûtante”.

Adorno devient rédacteur en chef de la revue musicale Anbruch. Ses Deux pièces pour quatuor à cordes opus 2 sont interprétées en 1926 par le quatuor Kolisch. Il suit à Vienne également les cours de Karl Kraus et rencontre Georg Lukacs dont il avait admiré les ouvrages, notamment Théorie du roman, et dont Histoire et conscience de classe détermine son orientation marxiste.

De retour à Francfort, Adorno décide de soutenir son habilitation en philosophie. Il présente d’abord un texte sur Freud et soutient finalement avec un essai sur Kierkegaard : construction de l’esthétique sous la direction de Paul Tillich en 1931. Adorno présente une conférence inaugurale à l’université de Francfort en mai 1931 sur L’actualité de la philosophie. En tant qu’assistant de Tillich, il consacre un séminaire à la thèse de Walter Benjamin sur L’origine du drame baroque allemand. En 1932, il collabore à la revue de Max Horkheimer Zeitschrift für Sozialforschung par un article Sur la situation sociale de la musique bien qu’il ne fasse pas officiellement partie encore de l’Institut für Sozialforschung. Le livre sur Kierkegaard paraît en 1933, le jour de l’accession de Hitler au pouvoir.


Exil

Dans le contexte politique du nazisme et de l’antisémitisme, Adorno est privé d’enseignement, sa musique ne peut être exécutée publiquement, puis il est de plus en plus menacé dans sa vie en tant que non-aryen. Il poursuit néanmoins l’écriture de son opéra Le Trésor de Joe l’Indien d’après Mark Twain, dont il met en musique seulement deux morceaux. En 1934, il commet l’erreur de citer Joseph Goebbels dans un article de la revue Die Musik, un geste dont il devra répondre auprès de ses étudiants en 1963.

Pour l’heure, il émigre d’abord en Grande-Bretagne afin d’obtenir une chaire d’enseignement à Oxford. Il entreprend pour cela un nouveau travail de doctorat sur Husserl à Merton College (Pour une métacritique de la théorie de la connaissance). En 1935, il publie un ensemble de textes en mémoire d’Alban Berg qui vient de mourir. En 1936, il écrit son article controversé Sur le jazz où il présente le concept d’industrie culturelle. Il continue de revenir périodiquement en Allemagne et revoit sa fiancée qu’il épouse à Londres en 1937. Il séjourne également à Paris, en 1936, où il retrouve Siegfried Kracauer, Walter Benjamin et Max Horkheimer ; il accepte finalement la proposition que lui fait celui-ci de venir travailler à New York.

Adorno part pour New York le 16 février 1938 pour un projet de recherche sociologique sur l’action de la radio aux États-Unis sous la direction de Paul Lazarsfeld (Princeton Radio Research Project). Il étudie les rapports entre la musique et l’auditeur et développe une théorie du “caractère fétiche” et de la “régression de l’écoute” en même temps qu’il s’implique dans des émissions pédagogiques sur la musique à la radio comme il le fera durant toute sa carrière.

À la suite de divergences de principe, il ne poursuit pas ces recherches mais se rapproche de l’Institut de Recherche Sociale, dont il dirige la revue, et commence de rédiger avec Horkheimer Dialectique de la Raison, qui est l’ouvrage fondamental de la Théorie critique. Ses écrits philosophiques, dès les années d’exil aux États-Unis durant la période nazie, se fondent sur une critique de l’Aufklärung (les Lumières). Comment la barbarie a-t-elle été rendue possible au XXème siècle au sein d’une civilisation édifiée sur le principe de la raison toute-puissante ? Adorno développe le concept d’industrie culturelle.

En décembre 1941, l’Institut se déplace en Californie et Adorno s’installe à Los Angeles, où il retrouve de nombreux émigrés allemands comme Bertold Brecht, Max Reinhardt, Arnold Schönberg ou Thomas Mann (qu’il conseille pour la rédaction du roman Docteur Faust). Il fait également la connaissance de Charles Chaplin, de Fritz Lang, de Greta Garbo et écrit un livre sur la musique de film avec Hanns Eisler après avoir ébauché sa Philosophie de la nouvelle musique.

En 1943, en pleine guerre, Adorno obtient la nationalité américaine. Il rédige des textes plus intimes, comme les protocoles de ses rêves et les fragments qui seront publiés ensuite sous le titre Minima Moralia, dans lesquels il fait état de sa situation d’émigré dans des conditions historiques catastrophiques. La recherche sur les origines de l’antisémitisme se poursuit avec une étude sociologique sur le rapport des masses à la personnalité autoritaire.

En 1946, il donne une conférence à la société psychanalytique de San Francisco : La psychanalyse révisée. Au cours de cette conférence, il critique les “révisionnistes néo-freudiens” dont Karen Horney et Erich Fromm font partie.


Consécration

Adorno se résout à retourner en Allemagne après la guerre car il se sent investi d’une mission au sein de la vie politique et intellectuelle de la jeune République fédérale d’Allemagne.

Il regagne l’Europe par Paris, où il débarque le 29 octobre 1949, avant de rejoindre l’université de Francfort, où il enseigne à partir de 1949-1950. Son enseignement porte essentiellement sur la philosophie de Kant, de Hegel, sur la dialectique et l’esthétique, mais il poursuit également un travail interdisciplinaire et intervient dans l’espace public.

Il retourne encore aux États-Unis en 1951, puis pour dix mois en 1952-1953, au cours desquels il entreprend une enquête sociologique sur la rubrique astrologique du Los Angeles Times. Il ne renonce à la nationalité américaine qu’en 1955.

Adorno obtient en 1957 une chaire de philosophie et de sociologie. En 1958, il prend la succession de Max Horkheimer à la tête de l’Institut de recherche sociale. L’École de Francfort se reconstitue et définit sa méthode et son contenu comme Théorie critique.

Il s’attache à penser les liens entre la psychologie et la sociologie, en particulier, dans leur rapport à la psychanalyse de Freud. Il applique les recherches sur la personnalité autoritaire à la situation allemande avec des expérimentations de groupe sur la question de la culpabilité et du rapport au passé. En 1961, une polémique méthodologique l’oppose à Karl Popper et aux représentants du positivisme.

En tant que musicologue, il suit très activement la vie musicale de l’après-guerre, s’intéressant à la musique de Pierre Boulez et d’Olivier Messiaen, mettant la jeune génération en garde contre le sérialisme intégral, les conservatismes et les dogmatismes en général. Ses monographies sur Richard Wagner, Gustav Mahler (1960) puis Alban Berg (1968) influenceront plusieurs générations de compositeurs et musicologues. Ses écrits musicaux reposent tous sur la volonté d’unir étroitement la réflexion esthétique à l’analyse des œuvres, pour laquelle il s’efforce de ne pas appliquer à l’œuvre un schéma qui lui serait extérieur. Il propose le concept d’une musique informelle.

Adorno consacre également de nombreuses études à la littérature. Il écrit sur Franz Kafka, sur Hölderlin, mais aussi sur ses contemporains Samuel Beckett et sur le poète Paul Celan qu’il rencontre tous deux à Paris et dont le travail semble contredire sa fameuse formule “Écrire un poème après Auschwitz est barbare…”

Il est invité à deux reprises à donner des conférences à Paris : à la Sorbonne, en 1958, puis au Collège de France, en 1961. L’audience est très restreinte, mais, outre Paul Celan, y assistent Maurice Merleau-Ponty, Jean Wahl, Roger Caillois et Georges Friedmann. Il faut dire qu’à cette époque, les œuvres d’Adorno ne sont pas encore traduites en français alors que ses publications se multiplient en Allemagne et que les Minima Moralia trouvent un succès public inespéré.

Après les conférences de Paris, où il en expose le concept fondamental, Adorno entreprend son ouvrage philosophique majeur sur la Dialectique négative (publié en 1966). Il intègre dans ce livre le contenu de cours sur la théorie de l’histoire et de la liberté et sur la métaphysique. Il y défend une dialectique négative, en d’autres termes une dialectique sans dépassement ni réconciliation, comme le moyen de défaire la force identifiante de la pensée. La pensée, procédant par concepts, est nécessairement identifiante, c’est-à-dire qu’elle efface le non-identique.


Contestation

La participation d’Adorno à la vie politique de la République fédérale d’Allemagne est marquée par ses désaccords avec la gauche allemande. Se trouve alors mise en cause la possibilité même de son enseignement et de la théorie critique en tant que celle-ci ne serait précisément qu’une théorie de la société, à quoi les étudiants marxistes ou maoïstes opposent l’activisme de la pratique. Les étudiants ont le sentiment qu’ils sont formés à la théorie critique pour devenir ensuite “des alibis de l’Etat autoritaire”.

Adorno est pris dans une contradiction : il refuse de suivre les contestataires, ce qui reviendrait à ruiner la possibilité de la démocratie qui se construit péniblement en Allemagne sur les ruines du national-socialisme, mais, en reconnaissant les raisons du mouvement révolutionnaire, il refuse également de faire le jeu des forces réactionnaires.

En 1965, dans son pamphlet, Jargon de l’authenticité et en 1966 Dialectique négative, Adorno prend l’œuvre de Martin Heidegger à partie, réduisant la question de l’être à un irrationalisme rebelle à la logique, aveugle à la réalité sociale, fasciste jusque dans ses composantes les plus intimes.

Lors des événements de mai 1968, ses étudiants prennent pour prétexte son élitisme culturel pour l’attaquer en l’accusant de complicité avec le pouvoir bourgeois. Adorno critique l’anti-intellectualisme (l’irrationalisme et l’infantilisme) du mouvement de même que le fascisme latent qu’il peut aussi contenir.

Un premier incident a lieu, le 31 janvier 1969, lorsque le comité de grève, suite au refus des professeurs Adorno et Habermas de coopérer, envahit les locaux de l’Institut. Adorno demande l’intervention des forces de police et porte plainte pour violation de domicile.

Au semestre d’été 1969, des perturbateurs interviennent dans son cours et lui demandent de faire une autocritique. On écrit au tableau : “Si on laisse faire ce cher Adorno, on aura le capital jusqu’à la mort”. Des étudiantes montent alors sur l’estrade en exhibant leur poitrine dénudée et le chahutent de façon provocante. Adorno quitte l’amphithéâtre. Des tracts circulent : “Adorno comme institution est mort”. Pourtant, le philosophe avait pris position en faveur des étudiants, par exemple en prenant la défense de Benno Ohnesong, jeune étudiant tué le 2 juin 1967 par un agent de police, Kurras qui se révélera par la suite être un espion de la Stasi. Il s’était expliqué également longuement et de façon nuancée sur le rapport qu’entretient, selon lui, la philosophie avec la pratique.

Adorno écrit alors à Samuel Beckett : “Le sentiment d’être attaqué comme réactionnaire a tout de même quelque chose de surprenant”. Il aurait été profondément affecté par cet évènement, expliquant que l’attitude des étudiants avait pour objectif de susciter chez lui une réaction de bourgeois s’offusquant à la vue d’un sein. Il parle de la “brutalité idiote des fascistes de gauche” et se voit à nouveau comme la victime d’une “folie collective”.

Est-ce là ce qui conduit à la mort du philosophe? Pendant les vacances d’été 1969, Adorno est pris de plusieurs attaques cardiaques, en Suisse, lors de son séjour à la montagne, et décède à Viège le 6 août 1969.

Adorno laisse inachevé la Théorie esthétique à laquelle il travaille depuis 1966 et qui a souvent été le thème de son enseignement. Le livre est publié d’après le brouillon par les soins de Gretel Adorno et Rolf Tiedemann en 1970. Il s’impose rapidement comme l’un des plus importants et des plus lus du philosophe. Adorno y développe sa conception de l’art radical comme forme de résistance sociale et de vérité.


Monument

En 2003, pour le centenaire de la naissance d’Adorno, son nom est donné à une place, près de l’université de Francfort, et un monument créé par l’artiste russe Vadim Zakharov lui est dédié. Ce monument figure un lieu de travail, avec chaise et bureau sur lequel sont disposés divers objets, placé au centre d’un cube en verre et d’une dalle de marbre de noir et blanc et de granit évoquant un labyrinthe. Il ne s’agit cependant pas de la reconstitution du bureau d’Adorno. L’artiste ne voulait pas montrer le lieu de travail original du philosophe, mais plutôt évoquer son travail, ses sources d’inspiration et son œuvre.

Adorno est inhumé au cimetière principal de Francfort.


Idées

La pensée d’Adorno est centrée sur une critique de la Raison qu’il associe au terme Aufklärung (Lumières en allemand), au sens où celle-ci est à la fois considérée comme émancipatrice et dans le même temps comme instrument de domination : “Les Lumières sont totalitaires” (Aufklärung ist totalitär). Sans pour autant verser dans l’irrationalisme ou la mystique, il se réclame d’une forme de rationalisme : il s’agit d’une critique de la raison au nom même de la raison bien comprise.

Adorno critique très sévèrement ce qu’il appelle “industrie culturelle” (terme qu’il préfère à celui de “culture de masse”, impropre et trompeur dans la mesure où il laisserait entendre que les masses sont les vraies productrices de cette culture, alors qu’elles en sont, selon Adorno, les victimes) surtout la musique dite “populaire”. Il considère que la musique populaire moderne n’a plus rien de vraiment populaire, qu’il s’agit uniquement de produits conçus par de grandes entreprises pour une consommation de masse. Ainsi, pour lui les différences de goût et d’identité perçus dans la musique populaire ne proviennent que de l’aliénation et l’invention d’une fausse individualité, dans une société où toute vraie individualité est écrasée. Malgré son désir d’être considéré comme un marxiste, il propose une vision non-contradictoire des produits de l’industrie culturelle. Ses idées sur ces questions gardent une large influence dans les milieux universitaires aujourd’hui.

Dans ses études sur la personnalité autoritaire, Adorno part de l’hypothèse selon laquelle les convictions politiques, économiques et sociales d’un individu forment un modèle cohérent, comme si elles étaient reliées par une mentalité ou un esprit qui est l’expression profonde de sa personnalité. Il cherche à comprendre comment certaines structures mentales conduisent à la formation de cette personnalité autoritaire, qui contient potentiellement le germe du fascisme.

Le monde contemporain est contradictoire car travaillé par les antagonismes du capitalisme. L’art authentique est celui qui rend compte de ce caractère conflictuel par la dissonance. Le jazz est inauthentique, car l’apparente liberté de l’improvisation s’inscrit dans le cadre rigide d’un rythme régulier.

“Le Nouveau, en tant que cryptogramme, est l’image de la ruine ; l’art n’exprime l’inexprimable, l’utopie, que par l’absolue négativité de cette image. En elle se rassemblent tous les stigmates du repoussant et du répugnant dans l’art contemporain. Par un refus intransigeant de l’apparence de réconciliation, l’art maintient cette utopie au sein de l’irréconcilié, conscience authentique d’une époque où la possibilité réelle de l’utopie — le fait que d’après le stade des forces productives, la terre pourrait être ici et maintenant le paradis — se conjugue au paroxysme avec la possibilité de la catastrophe totale”.
— Théodore Adorno, Théorie esthétique, Klincksieck, 2001, p. 57-58.

Théorie esthétique, Klincksieck, 2001, p. 57-58.

L’exploitation des animaux par l’homme est une des origines de la violence. “Auschwitz commence partout où quelqu’un regarde un abattoir et pense : ce sont seulement des animaux” est une phrase qui lui est couramment attribuée alors qu’il s’agit d’un résumé succinct de sa pensée par Charles Patterson dans Un éternel Treblinka : Notre traitement des animaux et l’Holocauste..

En tant que sociologue de la culture, il se démarque de Paul Felix Lazarsfeld (sociologue des communications de masse) avec qui il travaille lors de son exil aux États-Unis, notamment de ses travaux Ses travaux de sociologue de la culture se démarquent de ceux de Paul Felix Lazarsfeld (sociologue des communications de masse), avec qui il travaille lors de son exil aux États-Unis.

Source : Wikipedia
Dernière modification : 26 janvier 2022

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.