Back To Nowhere Fanzine | avril 1990

Manic Street Preachers

Ces rockeurs gallois ont été parmi les stars de la compilation Underground Rockers 2 et après les avoir vus sur scène quelques fois, une interview semblait être indispensable.

Je ne veux pas leur mettre un poids autour du cou mais ils me rappellent beaucoup les Clash, ils ne sont pas des copistes cependant et juste parce qu’ils chantent en anglais, à la différence de Anhrefn et ne jouent pas à 100 km/h comme les Abs, cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas supérieurs à ces groupes.

Merci au Preacher Richey pour quelques réponses intéressantes.

BTN : Comment avez-vous trouvé votre nom ?

RICHEY : On s’est enfermés dans une pièce, on s’est tabassés, on a tout rejeté autour de nous et on s’est décidés sur le nom Manic Street Preachers.

BTN : Comment avez-vous eu affaire avec Damaged Goods ?

RICHEY : Ian nous a vus et nous a arrachés à l’obscurité. On enregistre quatre chansons pour ce label. Il s’agit de New Art Riot, Teenage Twenty-Twenty, Faceless Sense Of Void et U.K. Channel Boredom. On espère que ça sonnera comme l’absence d’émotion dans nos cœurs, comme la frustration d’être personne, inutile, un numéro dans la ville. Un rythme suicidaire. Un bruit de haine.

BTN : Trouvez-vous cela difficile d’obtenir des concerts ?

RICHY : Ouais, mais principalement parce que personne ne veut jouer avec nous, surtout à Londres et ici au Pays de Galles. On est assez détestables, jeunes, exilés et prétentieux. Le Pays de Galles ne compte pas, c’est plein de gens qui acceptent une vie de rien, surtout alors qu’ils semblent se nourrour des mensonges du nationalisme imposés par l’État.

BTN : Il semble y avoir une grosse influence Clash dans votre musique.

RICHY : Dans le sens où on n’est pas prêts à faire paraître des multitudes obéissantes, on a été influencés par le premier album des Clash. Mais on existe et vit aujourd’hui. Il n’y a rien dans le passé à quoi on veut appartenir et le camp de la mort actuel dans lequel on vit est tout autant tuant. On peint à la bombe nos uniformes scolaires pour éradiquer le meurtre de cinq ans à l’école, on est jeunes et on ne s’aime pas du tout. On essaie d’éliminer la misère qui nous est imposée. Maintenant, on n’a aucun héros, tout ce qu’on a, c’est la désolation.

BTN : Quels autres groupes estimez-vous, anciens ou nouveaux ?

RICHY : N’importe quel groupe qui a de la politique et ça inclut le nihilisme improvisé de Birdland.

BTN : Avez-vous eu beaucoup de réponse à Suicide Alley, après tout, il a été single de la semaine pour le NME ?

RICHY : Suicide Alley a été la première chanson qu’on n’a jamais écrite. On ne l’a pas sortie ni distribuée. On en a venu 500 exemplaires à nos premiers concerts. La réponse a toujours été super. Mais on s’est rendus compte qu’elle n’était pas assez originale et ainsi on a arrêté de faire des concerts pour développer un bon set. On n’a fait que 10 concerts. Maintenant on a vendu nos biens, emprunté de l’argent et on est prêts à tourner.

BTN : Voulez-vous devenir un groupe à temps plein ?

RICHY : Tout ce qu’on a, c’est chacun. Nicky ne peut décrocher de boulot à cause de vol de voiture, je me suis fait renvoyer de l’université et James et sean ne connaissent que le chômage. Si on ne s’avait pas chacun, on ne ferait partie que des débris. On ne voulait pas rester bloqués dans la tombe de la pesanteur.

BTN : Êtes-vous déçus que la presse musicale n’ait pas donné suite à son intérêt ?

RICHY : La presse musicale est intéressés, surtout les deux meilleurs journalistes du NME. Ils attendent juste que le single sorte. Aussi, seul un journaliste nous a jamais vus sur scène et il vient juste de nous interviewés pour le Melody Maker.

Traduction : 2 janvier 2024
MSPpedia

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