White House

(la Maison Blanche)
Cité dans The Love Of Richard Nixon :
« Love built around the sandy beaches
Love rains down like Vietnam’s leeches
Richard III in the White House
Cowering behind divided curtains »

La Maison-Blanche (White House en anglais) est la résidence officielle et le bureau du président des États-Unis. Elle se situe au 1600, Pennsylvania avenue NW à Washington, D.C. Ce bâtiment en grès d’Aquia Creek et peint en blanc, construit entre 1792 et 1800, s’inspire du style géorgien. Il est le lieu de résidence, de travail et de réception de tous les présidents américains depuis John Adams, deuxième président des États-Unis, qui y est entré en 1800.

L’expression « Maison-Blanche » est souvent employée pour désigner, par métonymie, l’administration du président. Elle est le symbole du pouvoir exécutif et de la puissance politique américaine. Son actuel résident est Barack Obama, 44ème président des États-Unis.

Depuis son inauguration en 1800, la demeure a subi de nombreuses modifications : des reconstructions suite à des incendies (1814, 1929), des réaménagements fonctionnels par les présidents successifs ou des extensions avec notamment la construction de l’aile ouest en 1901 et de l’aile est en 1942. Exception faite de la modernisation des installations et de la construction de quelques aménagements de sécurité ou de loisir (piscine, green de golf, jardins, etc.), l’aspect de la Maison-Blanche n’évoluera pratiquement plus. Son emprise au sol s’est agrandie avec le temps avec l’adjonction d’espace de jardins au sud autrefois public. Aujourd’hui le complexe de la Maison-Blanche comprend la résidence exécutive (Executive Residence, le bâtiment central historique dans laquelle la famille présidentielle réside et où se tiennent un certain nombre de réceptions officielles et quelques réunions), l’aile Ouest (où se trouvent les bureaux de l’administration présidentielle dont le bureau ovale, la Cabinet Room et la Roosevelt Room) et l’aile Est (où se trouve le bureau de la First Lady et le secrétariat social de la Maison-Blanche), ainsi que le Old Executive Office Building, grand bâtiment situé juste en face de l’aile Ouest et qui abrite des bureaux de l’administration présidentielle et le bureau du vice-président des États-Unis. Le complexe inclut également un jardin au nord donnant sur Pennsylvania Avenue et un parc au sud dont la pelouse Sud, sur laquelle se pose l’hélicoptère présidentiel Marine One.

La Maison-Blanche et ses jardins font partie d’un plus grand ensemble, le parc du Président (President’s Park) qui comprend aussi le parc Lafayette au nord, de l’autre côté de Pennsylvania Avenue, et l’Ellipse au sud (les deux ouverts au public) et géré par le National Park Service.

Après son investiture en avril 1789, le président George Washington occupe deux hôtels particuliers à New York : la Samuel Osgood mansion au 3 Cherry Street (d’avril 1789 à février 1790) et l’Alexander Macomb mansion au 39-41 Broadway (de février à août 1790). Une loi fédérale datant de juillet 1790, le Residence Act, désigne la ville de Philadelphie comme capitale provisoire pour une période de dix ans. Ce délai correspond au temps nécessaire à la construction de la nouvelle capitale fédérale : Washington, D.C. La ville de Philadelphie loue alors l’hôtel particulier de Robert Morris, au 190 High Street (aujourd’hui le 524-30 Market Street), pour devenir la résidence officielle du président Washington. À la même époque, l’État de Pennsylvanie construit un palais présidentiel à quelques blocs de là dans l’espoir que Philadelphie soit finalement désignée comme capitale fédérale permanente. George Washington occupe l’hôtel de Market Street de novembre 1790 à mars 1797, en y apportant des modifications qui influenceront le style de la future Maison-Blanche. Le président Adams décide également d’occuper cet hôtel après avoir refusé de s’installer au palais présidentiel (acheté in fine par l’Université de Pennsylvanie).

La nouvelle capitale de la jeune république est située sur un terrain cédé par les États de Virginie et du Maryland. Ces deux États ont transféré la propriété du terrain au gouvernement fédéral suite au compromis conclu avec le président George Washington. Le Congrès a chargé les commissaires du district de Columbia de construire la nouvelle ville sous la direction du président. L’architecte de la Maison-Blanche a été choisi lors d’un concours qui a opposé neuf propositions, dont une a été soumise anonymement par Thomas Jefferson. Le président Washington s’est rendu sur place le 16 juillet 1792 pour prendre sa décision, avec l’urbaniste Pierre Charles L’Enfant. Selon les registres, le passage en revue des différents projets et la sélection du finaliste ont été très brefs. Le choix s’est porté sur le projet de James Hoban, un Irlandais de Charleston. La majorité des autres projets architecturaux étaient maladroits et naïfs. Washington n’était pas tout à fait satisfait par l’œuvre originale d’Hoban, car il trouvait que le bâtiment était trop petit, manquait d’ornements et ne serait pas digne d’un chef d’État. Sur ses recommandations, la maison a été agrandie de près de 30 % et il a été ajouté un grand hall de réception, l’actuelleEast Room. La construction de cette dernière est probablement inspirée de la grande salle de réception de Mount Vernon.

Le bâtiment dessiné par Hoban est largement inspiré des deux premiers étages de Leinster House, un palais ducal situé à Dublin et qui est désormais le siège de la Chambre basse du Parlement irlandais. Beaucoup d’autres bastides irlandaises de l’époque géorgienne ont été désignées comme sources probables d’inspiration pour la façade sud en arc de cercle, ou encore, pour des détails d’intérieur comme les anciennes niches de la Blue Room. Bien qu’il n’existe aucun document prouvant ces influences, ils sont officiellement cités dans le guide de la Maison-Blanche et dans des publications de l’Association historique de la Maison Blanche.

Le premier guide officiel de la Maison-Blanche, publié en 1962, suggère un lien entre le plan d’Hoban pour le portique sud, et le château de Rastignac, un château néoclassique situé à La Bachellerie, en Dordogne. Cette demeure a été construite entre 1812 et 1817, sur les bases des plans antérieurs de la Maison carrée d’Arlac, dans la banlieue de Bordeaux (1785-1789). Le lien entre les deux bâtiments a été contesté par le fait qu’Hoban n’a jamais visité la France. Cependant, il est avéré que Thomas Jefferson a visité l’École spéciale d’architecture de Bordeaux en 1789 où il vit les croquis de Salat, l’architecte du château. À son retour aux États-Unis, il a partagé sa découverte avec Washington, Hoban, Monroe et Benjamin Latrobe.

Il faut également songer à l’hôtel de Salm, construit de 1782 à 1787 à Paris par l’architecte Pierre Rousseau, qui est l’actuel Palais de la Légion d’honneur, et que Thomas Jefferson avait connu lorsqu’il était ambassadeur à Paris.

La construction a débuté avec la pose de la première pierre le 13 octobre 1792, bien qu’il n’y ait eu aucune cérémonie officielle. Le journal tenu par le commissaire chargé de la construction du district de Columbia relate ainsi que les fondations ont été réalisées par des esclaves. La plupart du travail sur la maison a été exécuté par des immigrants, qui pour la majeure partie ne possédaient pas encore la nationalité américaine. Les murs de grès ont été érigés par des immigrants écossais, tout comme la rose en haut-relief et les guirlandes qui surplombent l’entrée nord. Quant aux briques et aux plâtreries, elles ont été réalisées par des immigrants irlandais et italiens.

La construction initiale s’est étalée sur 8 années pour un coût de 232 371,83 dollars américains (ce qui correspondrait à environ 2,4 millions de dollars, en valeur de 2005). La Maison-Blanche a accueilli son premier locataire, le président John Adams dès le 1er novembre 1800, alors que la construction n’était pas encore achevée. Une fois la construction terminée, le grès poreux a été enduit d’un mélange de chaux, de colle, de caséine et de plomb, pour donner finalement au bâtiment sa couleur et son nom.

À l’origine, le bâtiment était appelé palais présidentiel ou manoir présidentiel. L’épouse du président Madison, Dolley Madison, l’appelait le château du président. La première apparition du terme de « Maison Blanche » apparraît en 1811. Durant la guerre de 1812, le bâtiment a été partiellement détruit par des incendies, et un mythe voit l’origine de l’appellation « Maison blanche » dans la peinture blanche utilisée pour la reconstruction. Le nom de Manoir exécutif a été souvent employé dans des contextes officiels jusqu’à ce que le président Theodore Roosevelt établisse le nom formel en 1901 en faisant figurer « Maison-Blanche-Washington » sur l’en-tête de son papier à lettres. Le président Franklin Roosevelt l’a modifié par la suite en « La Maison-Blanche » avec l’inscription « Washington » centrée en dessous. Cette convention perdure encore aujourd’hui.

Bien qu’elle n’ait été construite que plusieurs années après la présidence de George Washington, on suppose que le nom provient du nom de la maison de son épouse, Martha Custis Washington : White House Plantation dans le comté de New Kent en Virginie. C’est notamment l’endroit où le premier président et sa femme se sont faits la cour au milieu du XVIIIème siècle.

John Adams a été le premier président à résider dans le bâtiment, à partir du 1er novembre 1800. Deux jours après son emménagement, il a écrit une lettre à sa femme Abigail, dans laquelle on trouve une prière pour le bâtiment :

Je prie le Ciel d’accorder sa meilleure bénédiction à cette Maison et à tout ceux qui l’habiteront dans l’avenir. Puisse-t-il que seuls des hommes honnêtes et sages règnent sous ce toit.

Franklin Delano Roosevelt a fait inscrire cette bénédiction d’Adams sur les rideaux de la State Dining Room (salle à manger d’État). Adams n’y a vécu que très brièvement avant que n’emménage Thomas Jefferson, qui s’est beaucoup intéressé aux améliorations à apporter à la Maison-Blanche. Avec l’aide de Benjamin Latrobe, il a dessiné les plans des colonnades Est et Ouest : de petites ailes qui permettent de garder les activités domestiques à l’abri des regards. De nos jours, les vestibules de Jefferson relient la résidence aux ailes Est et Ouest.

En août 1814, pendant la guerre angloaméricaine de 1812, une grande partie de la ville a été brûlée par les troupes britanniques en représailles de l’incendie du Parlement du Haut-Canada, lors de la bataille de York (l’actuelle Toronto). La Maison-Blanche a été très endommagée et seuls les murs extérieurs sont restés debout. Cependant, il a fallu les abattre car le feu les avait énormément affaiblis. Une légende veut qu’après la reconstruction, le murs ont été peints en blanc pour masquer les dégâts causés par la fumée lui donnant du coup le nom de Maison Blanche.

Parmi les décombres de la Maison-Blanche, seuls deux objets ont pu être sauvés : une peinture de George Washington sauvée par la future première dame, Dolley Madison, et une boîte à bijoux renvoyée au président Roosevelt, en 1939, par un Canadien qui a avoué que son père l’avait subtilisée à Washington. La plupart des débris ont été irrémédiablement perdus lors du naufrage de la flotte britannique menée par le HMS Fantome. Les navires qui reliaient Prospect à Halifax ont été en effet pris au cœur d’une tempête dans la nuit du 24 novembre 1814.

Après l’incendie, Latrobe et Hoban ont conçu un nouveau plan et suivi l’avancement des travaux de reconstruction. Le portique sud a été construit en 1824 et le nord en 1830, et, bien que des portiques semblables aient été proposés par Latrobe au cours de la reconstruction après l’incendie de 1814, les deux portiques ont été conçus par Hoban. Contrairement à une idée répandue, le portique nord n’a pas été copié sur un autre bâtiment de Dublin, le Viceregal Lodge (désormais, la résidence du président d’Irlande), dont le portique est postérieur à la conception des portiques de la Maison-Blanche. On peut noter une variation de l’ordre ionique sur les colonnes du portique nord, par l’incorporation de roses entre les volutes. Ceci a été fait pour relier le nouveau portique à l’entrée, au-dessus de laquelle sont gravées des roses. Le portique sud a été construit en 1829. La similitude entre ce portique et un portique elliptique avec les escaliers incurvés du château de Rastignac est fréquemment soulignée comme une source probable. Les décorations des deux portiques ont été réalisées par des artisans italiens venus à Washington pour aider à la construction du Capitole des États-Unis d’Amérique.

La Maison-Blanche a été la cible d’attaque le 16 août 1841 quand le président de l’époque, John Tyler, a opposé son véto à un projet de loi concernant l’établissement de la deuxième banque des États-Unis. Le rassemblement devant la Maison-Blanche de membres du Parti libéral en colère a tourné à l’émeute. Celle-ci est à ce jour la plus violente démonstration de force s’étant jamais déroulée devant la Maison-Blanche de toute l’histoire des États-Unis.

À l’époque de la guerre de Sécession, la Maison-Blanche a commencé à manquer de place. Il y a eu également des contestations au niveau de sa localisation, juste au nord d’un canal et d’une zone marécageuse, propices au développement du paludisme et d’autres maladies. Le général de brigade Nathaniel Michler a été chargé de trouver des solutions à ces interrogations. Il a proposé d’abandonner la Maison-Blanche en tant que résidence, pour qu’elle ne serve plus qu’à l’administration. Il a préconisé alors que la famille présidentielle s’installe sur un nouveau domaine, au parc de Meridian Hill, à Washington DC. Ce plan a été rejeté par le Congrès.

Quand Chester Arthur prend ses fonctions en 1881, il ordonne qu’une rénovation de la Maison-Blanche soit réalisée dès que la veuve du précédent président, Lucretia Garfield, déménage. Arthur inspecte le travail presque tous les soirs et fait plusieurs suggestions. Il est demandé à Louis Comfort Tiffany d’envoyer des créateurs pour l’aider. Plus de vingt wagons de meubles et d’articles ménagers sont retirés du bâtiment et vendus aux enchères publiques. Seuls sont sauvés les portraits de John Adams et de Martin Van Buren. Une proposition émerge même pour construire une nouvelle résidence au sud de la Maison-Blanche, mais elle échoue faute d’appui. À l’automne 1882, les travaux effectués sur le couloir principal comprennent la teinte des murs couleur olive pâle avec des carrés de feuilles d’or et la décoration du plafond en or et argent avec des traceries colorées qui représentent les lettres « USA ». La Red Room est peinte en rouge sombre de Poméranie et son plafond est orné d’étoiles d’or, d’argent et de cuivre, ainsi que de bandes rouge, blanc et bleu. Un miroir d’une quinzaine de mètres, orné de pierres de chez Tiffany, soutenu par des colonnes de faux marbre, remplace les portes en verre qui séparent le couloir principal à partir du vestibule septentrional.

En 1891, la femme du président Benjamin Harrison, Caroline, a proposé de construire des extensions à la Maison-Blanche : une aile nationale à l’est pour une galerie d’art historique et une aile pour les fonctions officielles à l’ouest. La conception a été confiée au colonel Theodore A. Bingham, qui a suivi scrupuleusement les recommandations de Madame Harrison. En 1901, Theodore Roosevelt a emménagé dans la Maison avec sa famille nombreuse, révélant ainsi un manque de place criant. Le cabinet McKim, Mead and White a été engagé pour mener les rénovations et la construction des extensions dont celle de l’aile Ouest. Pendant les travaux, qui ont duré près de quatre mois en 1902, la famille présidentielle avait élu résidence au 22 Jackson Place. Dès 1909, le président Taft a requis davantage de place. L’architecte Nathan Wyeth a été chargé d’agrandir l’aile Ouest, avec notamment l’ajout du bureau ovale en 1910. Sous le mandat de Coolidge, un quatrième étage est élevé. En 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale et sous l’administration Roosevelt, l’aile Est et un bunker (Presidential Emergency Operations Center) sont aménagés.

Après des décennies de mauvais entretien et la construction d’un quatrième étage sous l’administration Coolidge, la structure en brique et en grès était en piteux état, menaçant alors de s’effondrer. Une reconstruction nécessitant le démantèlement complet des espaces intérieurs, la construction d’une nouvelle armature en acier et la reconstruction des salles originales dans la nouvelle structure a été indispensable. Les travaux seront conduits par l’entrepreneur John McShain de 1949 à 1951, obligeant dès 1948, le président Truman à abandonner provisoirement la Maison-Blanche pour s’installer de l’autre côté de la rue, à Blair House.

On a profité alors de cette restructuration pour apporter quelques modifications au plan initial (notamment au rez-de-chaussée), la plus importante étant la reconfiguration de l’escalier principal (Grand Staircase) dont le palier débouche désormais sur le hall d’entrée (Entrance Hall), au lieu du hall central (Cross Hall). La climatisation a également été ajoutée, tandis que deux sous-sols additionnels ont été creusés afin de fournir l’espace nécessaire pour des salles de travail, une chambre de stockage et un abri anti-aérien.

Bien que la Maison-Blanche ait été sauvée par cette reconstruction, la presque totalité des éléments de valeur historique ont été néanmoins sacrifiés. Ainsi, la majorité des plâtres originaux, dont certains dataient des travaux de 1814-1816, étaient trop endommagés pour pouvoir être réinstallés (tout comme le robuste lambris original de style Beaux-Arts, dans l’East Room). Tandis que l’armature originale en bois de la maison a servi pour le lambrissage de la salle Vermeil, de la bibliothèque, de la salle des Porcelaines et de la salle des Cartes.

La famille Truman a repris possession de la Maison-Blanche à partir du 27 mars 1952.

Jacqueline Kennedy, la femme du président John Fitzgerald Kennedy (1961-1963), a mené la plus importante des redécorations de l’intérieur de la Maison-Blanche. Elle a fait transformer l’intérieur de nombreuses pièces afin de leur rendre leur aspect du XIXème siècle, utilisant souvent des meubles de grande qualité entreposés et oubliés dans les sous-sols. Henry Francis du Pont, du musée Winterthur, a dirigé le White House Fine Arts Committee (Comité des Beaux Arts de la Maison-Blanche). Des recherches ont été conduites pour l’utilisation et la décoration des premières pièces principales de la maison. Chaque pièce a été décorée dans un style correspondant à différentes périodes des débuts de la République : le style fédéral pour la Green Room, le style Empire français pour la Blue Room, le style Empire américain pour la Red Room, le style Louis XVI pour la Yellow Oval Room et le style victorien pour la Treaty Room. Des meubles anciens, ainsi que des tissus et des objets décoratifs ont été acquis, sur la base de documents historiques de chaque période. Une grande partie des antiquités, des peintures et des autres améliorations de la période Kennedy proviennent de riches donateurs, parmi lesquels la famille Crowninshield, Jane Engelhard, Jayne Wrightsman et la famille Oppenheimer.

Le Bureau du conservateur de la Maison Blanche (White House Office of the Curator) est créé.

La restauration Kennedy a eu comme conséquence de donner (re)naissance à une Maison-Blanche majestueuse qui rappelait l’intérêt des présidents Madison et Monroe pour la France. La quasi-totalité de l’inspiration française provient du décorateur d’intérieur, Stéphane Boudin de la maison Jansen à Paris. Ce cabinet d’architecture d’intérieur a également conçu les intérieurs pour Elsie de Wolfe, Lady Olive Baillie, les familles royales de Belgique et d’Iran, la Reichsbank allemande pendant la période du national-socialisme et le château de Leeds dans le Kent. Le premier guide de la Maison-Blanche a été réalisé sous la direction du conservateur Lorraine Waxman Pearce, sous la supervision de Jacqueline Kennedy. La vente de ces guides aide à financer les restaurations.

Le Comité des Beaux-Arts des Kennedy est devenu par un ordre exécutif de Lyndon Johnson, après approbation du Congrès, le Comité pour la préservation de la Maison Blanche. Sa mission consiste à maintenir l’intégrité historique de la Maison-Blanche. Le comité travaille en collaboration avec la famille du président, représentée par la première dame, le conservateur et l’huissier en chef de la Maison-Blanche. Depuis la création du comité, chacune des familles présidentielles a effectué des changements au sein des appartements familiaux. Cependant, les changements afférents aux salles d’État doivent être approuvés au préalable par le comité.

Sous l’administration Nixon, Pat Nixon a totalement remis à neuf la Green Room, la Blue Room et la Red Room, en collaboration avec Clement Conger. Avec plus de 600 objets nouvellement introduits, il s’agit de la plus importante acquisition réalisée sous une administration. Son mari choisit de créer une salle de presse moderne à l’emplacement de l’ancienne piscine de Franklin Roosevelt. Nixon ajoute également une piste de bowling dans le sous-sol de la Maison-Blanche. Sous l’administration Carter, des ordinateurs et la première imprimante laser sont installés à la Maison-Blanche. L’utilisation de l’ordinateur s’accroit de plus en plus sous l’administration Reagan. Reagan fait également retirer une innovation de l’ère Carter : un ensemble de panneaux solaires monté sur le toit et alimentant un chauffe-eau. De nouvelles transformations sont entreprises dans les années 1980 par Nancy Reagan, l’épouse du président Ronald Reagan. La Maison-Blanche obtient le statut de musée en 1988. Dans les années 1990, Hillary Clinton a fait refaire certaines pièces par un décorateur de l’Arkansas, Kaki Hockersmith. L’administration Clinton a vu ainsi une rénovation de l’East Room, de la Blue Room, de la State Dining Room et de la Lincoln Sitting Room. Une nouvelle restauration de la Lincoln Bedroom, de la Green Room et de l’East Room sous l’administration du président George W. Bush.

La Maison-Blanche est un des quelques bâtiments du gouvernement à Washington accessible aux personnes en fauteuil roulant. Des aménagements ont été en effet effectués pendant la présidence de Franklin Delano Roosevelt qui devait se déplacer en fauteuil roulant, suite à une poliomyélite. D’ailleurs, dans les années 1990, à l’initiative de la directrice du Bureau des Visiteurs, une rampe d’accès a été ajoutée au corridor de l’aile Est. Elle facilite l’accès aux personnes à mobilité réduite pour les visites et les événements spéciaux, par le biais de l’entrée sécurisée du côté est. Le président ne sort de la résidence qu’en convois de voitures ou en hélicoptère. Le président Dwight D. Eisenhower a été le premier président à voyager en hélicoptère depuis la Maison-Blanche.

De nos jours, le petit groupe de bâtiments de la présidence est connu sous le nom de Complexe de la Maison-Blanche. Il comprend le bâtiment central appelée la résidence exécutive (Executive Residence), encadré par l’aile Est (East Wing) et l’aile Ouest (West Wing). Le Old Executive Office Building, un grand immeuble qui abrite le Bureau exécutif du président des États-Unis et le bureau du vice-président et situé à proximité immédiate de l’aile Ouest est quelquefois inclus sous ce terme.

Le fonctionnement au jour le jour de la Maison-Blanche est coordonné par l’huissier en chef de la Maison Blanche (White House Chief Usher).

Il est difficile de se rendre compte de la taille de la Maison-Blanche, car une grande partie est souterraine ou cachée par le paysage. En fait, elle comporte :

  • 132 pièces ;
  • 35 salles de bains ;
  • des dizaines de bureaux, dont celui du président (le célèbre bureau ovale) ;
  • 4 niveaux dans la Résidence exécutive ;
  • 2 niveaux dans l’aile Est ;
  • 3 niveaux dans l’aile Ouest ;
  • une surface totale de 5 100 m ;
  • 412 portes ;
  • 147 fenêtres ;
  • 28 cheminées ;
  • 8 escaliers ;
  • 3 ascenseurs ;
  • un court de tennis / terrain de basket ;
  • une piste de bowling ;
  • une salle de cinéma ;
  • une piste de jogging ;
  • un green de golf ;
  • une piscine ;
  • 16 chambres à coucher.

Environ 1 800 personnes réparties en 16 services travaillent à la Maison-Blanche. Cinq chefs travaillent à temps plein dans les cuisines de la résidence.

Le bâtiment original et historique de la Maison-Blanche se trouve au centre du complexe. Les deux colonnades (Est et Ouest), dessinées par Thomas Jefferson, servent à connecter le bâtiment principal aux deux ailes latérales. La résidence exécutive héberge les appartements du président, ainsi que les salles de cérémonies et de réceptions officielles. Elle comprend quatre niveaux plus deux niveaux de sous-sol à vocation technique et de stockage.

Le rez-de-chaussée, le Ground Floor (rez-de-chaussée côté sud mais en sous-sol côté nord, la résidence exécutive ayant été construite sur une butte). Ce niveau comporte :

  • le salon de réception des diplomates (Diplomatic Reception Room) ;
  • la salle des Cartes (Map Room) ;
  • le salon des Porcelaines (China Room) ;
  • le salon Vermeil (Vermeil Room) ;
  • la bibliothèque (Library) ;
  • le Bureau du conservateur de la Maison Blanche (White House Office of the Curator) ;
  • la salle de réunion
  • les cuisines et différentes pièces de service.

Lors de la rénovation Truman le rez-de-chaussée a été agrandi, creusant des espaces sous le portique nord qui abritent différents ateliers (menuiseries, fleuriste, etc.) et réserves, ainsi qu’une piste de bowling. L’accès à l’aile Ouest (via la Palm Room) et à l’aile Est (via le Visitor Foyer) se fait à cet étage.

Le premier étage, le State Floor est l’étage de réception. Il se compose de :

  • le hall d’entrée (Entrance Hall ou Grand Foyer) et le Cross Hall ;
  • le Grand escalier (Grand Staircase) depuis le hall d’entrée permet l’accès à l’étage supérieur (un escalier de service et un ascenseur ont été également rajoutés pendant la rénovation Truman) ;
  • le salon Est (East Room), la plus grande pièce de la Maison-Blanche, servant à diverses manifestations publiques : conférences de presse, signatures présidentielles, concerts, etc. ;
  • le salon Vert (Green Room) ;
  • le salon Bleu (Blue Room) ;
  • le salon Rouge (Red Room) ;
  • la salle à manger d’État (State Dining Room) ;
  • la salle à manger familiale (Family Dining Room).

Il ouvre d’un côté sur le portique Nord (entrée principale en rez-de-chaussée) et de l’autre côté sur le balcon Sud au 1er étage avec un accès au jardin par un double escalier.

Le deuxième étage, le Second Floor, est l’étage de résidence de la famille présidentielle. Il accueille :

  • le salon Ovale Jaune (Yellow Oval Room) ;
  • la Salle d’attente Est (East Sitting Hall) ;
  • le Hall Central (Central Hall) ;
  • la Salle d’attente Ouest (West Sitting Hall) ;
  • la Salle à manger du Président (President’s Dining Room) ;
  • la Chambre du Président (President’s Bedroom) ;
  • le salon des Traités (Treaty Room) ;
  • la chambre de Lincoln (Lincoln Bedroom) ;
  • la chambre de la Reine (Queen’s Bedroom).

Au sud, il ouvre sur le balcon Truman (Truman Balcony), qui a été rajouté au portique Sud sous la présidence Truman. Avant la construction de l’aile Ouest, le bureau du président et la salle de réunion du Cabinet se trouvaient à cet étage.

Le troisième étage, le Third Floor, est l’étage de détente pour la famille présidentielle. Il accueille :

  • des chambres, une cuisine privée, un salon d’été ;
  • une salle de billard, une salle de sport, un salon de musique, une serre, et quelques pièces de service.

Peu visible de l’extérieur, il ouvre sur le toit terrasse qui ceinture l’étage. Il s’agissait au départ de simples combles servant de logement pour les domestiques et de réserves. Il a été progressivement aménagé et agrandi pour l’usage privé de la famille présidentielle.

L’aile Ouest (West Wing) abrite le bureau du président et de ses principaux collaborateurs (soit près de 50 personnes). Le reste de l’équipe présidentielle ont leur bureau dans un bâtiment adjacent, mais en dehors de la Maison-Blanche, le Old Executive Office Building, désormais officiellement dénommé l’Eisenhower Executive Office Building et quelques uns dans l’aile Est. L’aile Ouest compte un rez-de-chaussée où se trouvent les principales pièces dont le bureau ovale et la Cabinet Room, un petit étage (qui ne couvre ni le bureau ovale, ni la Cabinet Room) et un sous-sol où se trouve la Situation Room.

L’aile Ouest a été construite à l’origine pour le président Theodore Roosevelt en 1902. Avant la construction de cette aile, le président et son personnel travaillaient au deuxième étage de l’actuelle résidence exécutive. Mais Théodore Roosevelt avec ses six enfants et son personnel se trouvait trop à l’étroit et a fait donc construire cette aile supplémentaire à l’emplacement des serres de la Maison-Blanche. Il l’a fait relier au corps principal du bâtiment par une colonnade qui prolongeait la colonnade construite sous Thomas Jefferson. Ce bâtiment ne devait alors qu’être temporaire. À cette époque, le bureau du président se trouvait dans une pièce carrée au centre de cette nouvelle aile (à l’emplacement de l’actuelle Roosevelt Room).

En 1909, le président William Howard Taft a fait transformer et agrandir l’aile Ouest et a modifié l’intérieur du bureau présidentiel. Un point important de cette transformation a été sa forme ovale, rappelant les deux pièces ovales de la résidence exécutive et qui étant donnée sa forme, a été surnommé le « bureau ovale ». Le plan ovale était également un hommage au bureau du premier président américain George Washington à Philadelphie et du symbole de démocratie de l’époque.

Le 24 décembre 1929, la veille de Noël, cette aile a été en partie détruite par un incendie d’origine électrique. Quand Franklin Delano Roosevelt est devenu président en 1933, il a lancé la troisième et dernière grande reconstruction et réorganisation, avec la construction d’un nouveau bureau ovale. Il détestait l’emplacement central d’origine parce qu’il manquait de fenêtres et qu’il recevait presque toute sa lumière par des lucarnes. Le nouveau bureau, placé dans le coin sud-est de l’aile, donnait aussi au président une plus grande intimité : il pouvait maintenant se déplacer entre le bâtiment principal et l’aile Ouest sans être vu de tout son personnel, comme c’était le cas avec le bureau précédent.

Franklin Roosevelt a fait également construire une piscine pour lui permettre de s’exercer et de lutter contre sa maladie. En 1969, pour s’adapter au nombre de plus en plus important de journalistes accrédités à la Maison-Blanche, le président Richard Nixon a décidé de faire recouvrir la piscine inutilisée. La piscine est désormais la salle de presse de la Maison-Blanche, la James S. Brady Press Briefing Room, où le porte-parole du président donne des briefings quotidiens (une piscine extérieure sera plus tard construite au sud de l’aile Ouest). Elle a subi en 2007 une profonde rénovation avec l’installation de fibres optiques et d’écrans LCD pour afficher les tableaux et les graphiques pour un coût estimé à 8 millions de dollars. Nixon a fait également renommer la pièce qui se trouvait à l’emplacement du bureau présidentiel avant l’incendie de 1929 en Roosevelt Room, en l’honneur des deux présidents Roosevelt : Théodore Roosevelt qui construisit l’aile Ouest et Franklin Roosevelt qui l’a réaménagé et a fait construire l’actuel bureau ovale. La Roosevelt Room était autrefois surnommée la Fish Room car Franklin Roosevelt y avait des aquariums et John Kennedy y exposait ses trophées de pêche. Traditionnellement, un portrait de Franklin Roosevelt était accroché au manteau de la cheminée de la Roosevelt Room durant une administration démocrate et un portrait de Theodore Roosevelt lors d’une administration républicaine (l’autre tableau se retrouvant alors sur un des murs latéraux, parmi d’autres). Cependant le président Clinton a conservé sur le dessus de la cheminée le portrait de Theodore Roosevelt. Le portrait de Frankin Roosevelt lui a été retiré, avec d’autres tableaux, lors de la rénovation de la pièce en 2006 sous le second mandat Bush. Il a été  réinstallé au début de la présidence Obama.

L’aile abrite également à l’étage du bureau ovale la Cabinet Room, où le Cabinet présidentiel (équivalent du gouvernement) se réunit. Il est situé le long de la colonnade, séparé seulement du bureau ovale par le secrétariat du président. Au sous-sol de l’aile Ouest, se trouve la Situation Room, aménagée en 1961, où sont traitées les crises en temps réel ainsi que les renseignements. Il s’agit d’une salle sécurisée mais non d’un bunker, le bunker de la Maison-Blanche se trouve sous l’aile Est et abrite le Centre opérationnel d’urgence présidentiel. La Situation Room permet au président de commander les forces américaines ou de suivre leurs opérations grâce à des systèmes de télécommunications sophistiqués. C’est dans cette pièce que John F. Kennedy avait géré la crise des missiles soviétiques à Cuba en 1962. Elle a été entièrement rénovée, agrandie et modernisée sous le mandat de George W. Bush permettant d’y tenir des réunions avec audio ou visioconférences sécurisées avec plusieurs autres entités gouvernementales ou militaires aux États-Unis ou outre-mer. Elle est entourée de bureaux annexes où quinze personnes travaillent à son fonctionnement et au renseignement dont six appartiennent à la CIA.

L’aile Est (East Wing) est une structure de deux étages qui, comme son nom l’indique se trouve sur le côté est de la résidence exécutive.

Une première aile Est a été construite en 1902 sous la présidence de Theodore Roosevelt. Elle servait alors d’entrée publique pour la Maison-Blanche. Elle se composait principalement d’un hall et d’un corridor menant à la résidence exécutive, bordé par un grand vestiaire. Le bâtiment tel qu’il existe aujourd’hui a été construit en 1942 sous la présidence de Franklin Roosevelt, essentiellement pour masquer l’abri anti-aérien qui venait d’être construit en dessous, abri devenu le Centre opérationnel d’urgence présidentiel (Emergency Operations Center ou PEOC), un bunker étanche et équipé en communications pour servir de centre d’opérations. C’est dans celui-ci que le vice-président Dick Cheney a été dirigé précipitamment par le Secret Service lors des attentats du 11 septembre 2001 (le président George W. Bush se trouvait alors en déplacement en Floride). Le vestiaire a été transformé en théâtre et salle de projection.

Par la suite, les bureaux de la correspondance et de calligraphie de la Maison-Blanche (Graphics and Calligraphy Office) s’y sont installés, ainsi que la première ayant été employée par Eleanor Roosevelt, pour tenir le Secrétariat social de la Maison-Blanche (White House Social Secretary), chargé des événements sociaux du président et de la Maison-Blanche. Depuis Rosalynn Carter, en 1977, elle abrite également par intermittence, des bureaux et le personnel administratif au service de la Première dame (Office of the First Lady of the United States : « le bureau de la Première Dame des États-Unis« ). Une colonnade fermée, l’East Colonnade la relie à la résidence exécutive, au long de laquelle se trouve un petit théâtre – salle de projection. Cette colonnade donne sur le Jacqueline Kennedy Garden, pendant du Rose Garden de l’aile Ouest.

Les visites guidées de la Maison-Blanche rentrent par cette aile, dans un lobby où sont accrochés les portraits des présidents et des premières dames, puis elles traversent la Garden Room, emprunte la colonnade Est jusqu’au foyer des visiteurs, une pièce assurant la jonction entre la colonnade et le rez-de-chaussée de la résidence exécutive.

La Maison-Blanche et ses jardins couvrent environ 7,3 hectares. La Résidence exécutive et les deux ailes séparent deux jardins : un jardin au nord nommé North Lawn (pelouse Nord) donnant surPennsylvania Avenue et un grand jardin au sud nommé South Lawn (pelouse Sud).

Avant la construction du portique nord, la plupart de évènements publics avaient lieu sur la pelouse au sud. C’est Jefferson qui est à l’origine de l’aménagement paysager et du choix des plantations sur les pelouses du sud et du nord. Il prévoyait notamment de planter de grands arbres afin de rendre la maison invisible depuis la Pennsylvania Avenue. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, des serres de plus en plus grandes ont été construites à l’ouest de la maison, à l’emplacement de l’actuelle aile Ouest. À cette époque, la pelouse nord était agrémentée de massifs de fleurs en terrasse.

Bien que les jardins de la Maison-Blanche aient accueilli bon nombre de jardiniers au cours de son histoire, la composition générale date de 1935 et a été conçue par Frederick Law Olmsted Jr., sous le mandat du président Franklin D. Roosevelt.

Sous l’administration Kennedy, le Rose Garden (« La Roseraie »), qui borde la colonnade Ouest, a été redessiné par Rachel Lambert Mellon. La petite pelouse centrale nouvellement créée ouvre sur le rez-de-chaussée de l’aile Ouest. Elle accueille par beau temps les conférences de presse ou d’autres évènements présidentiels.

La colonnade Est, quant à elle, est bordée par le Jacqueline Kennedy Garden, du nom de celle qui en est à l’origine. Le week-end du 23 juin 2006, un orme d’Amérique centenaire a été déraciné au nord du bâtiment, pendant l’une des nombreuses tempêtes qui ont balayé la côte orientale du pays (provoquant d’importantes inondations). Cet orme apparaît au verso des billets américains de 20 dollars. Il semble que cet arbre ait été planté entre 1902 et 1906, sous l’administration de Theodore Roosevelt. Les jardins accueillent également de très anciens magnolias à grandes fleurs, plantés par John Adams et Andrew Jackson.

La grande pelouse sud (South Lawn) s’étend devant la Maison-Blanche jusqu’à l’Ellipse, un parc public situé, entre la Maison-Blanche et le National Mall. Elle est bordée d’arbres de chaque côté. Ouverte en partie au public jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, elle fait désormais partie de l’enceinte fermée de la Maison-Blanche. Cette pelouse Sud sert pour certains évènements officiels comme les parades des cérémonies d’arrivée des visites d’État ou pour des évènements festifs comme la traditionnelle course aux œufs de Pâques (Easten Roll Eggs). Une route en ellipse découpe une pelouse centrale. Marine One, l’hélicoptère présidentiel, décolle et atterrit sur cette pelouse.

La route en ellipse est bordée par une piste souple pour le jogging installée sous l’administration Clinton. On trouve également un green de golf sur le côté de la pelouse centrale du côté de l’aile Ouest tandis que de l’autre côté de la route, toujours côté ouest, se trouvent une piscine découverte (l’ancienne piscine couverte créée sous Franklin Roosevelt située sous la colonnade Ouest est devenue la salle de presse de la Maison Blanche sous Nixon), un terrain de tennis et basket et un petit jardin d’enfants.

La Maison-Blanche est le seul palais gouvernemental dans le monde qui est régulièrement ouvert aux visites du public. Créée initialement comme une maison devant être ouverte au peuple, l’accès à la Maison-Blanche a longtemps été assez ouvert. Au fil du temps et des menaces, la sécurité s’est considérablement renforcée, outre une zone spéciale de protection aérienne au-dessus de Washington (protégeant également les autres bâtiments fédéraux), le périmètre clôturé autour de la Maison-Blanche s’est élargi, incluant désormais à l’ouest le Old Executive Office Building et la rue le séparant de la Maison-Blanche (West Executive Avenue) et à l’est le bâtiment du Trésor et sa rue (East Executive Avenue).

Suite à l’attentat d’Oklahoma City en 1995, il a été décidé de fermer à la circulation automobile la partie de Pennsylvania Avenue longeant le nord de la Maison-Blanche, à partir du 20 mai 1995. Cette voie était donc fermée depuis l’est du parc Lafayette jusqu’à la 17ème rue. Depuis, la fermeture à la circulation a été étendue jusqu’à la 15ème rue et East Executive Drive, une petite rue séparant l’est de la Maison-Blanche du bâtiment du département du Trésor, a été fermée au public. Cette rue servait pour la file d’attente des visites guidées de la Maison-Blanche.

La fermeture aux automobiles de la Pennsylvania Avenue a été critiquée par des groupes de défense des droits civiques à Washington D.C. Selon eux, cette fermeture entrave la circulation inutilement et entre en contradiction avec le plan historique de la ville. Quant aux considérations de sécurité, ils notent que la Maison-Blanche est beaucoup plus éloignée de la rue que bon nombre d’autres bâtiments fédéraux sensibles. Mais la fermeture à la circulation est définitive, un réaménagement complet de cette partie de l’avenue la transformant en une vraie voie piétonne pavée et intégrant différentes mesures de sécurité a été achevée en 2004.

La sécurité du complexe de la Maison-Blanche est assurée par le Secret Service et l’United States Park Police.

Plusieurs intrusions ont eu lieu au cours de l’histoire de la Maison-Blanche, parmi lesquelles :

  • en 1974, un hélicoptère de l’armée, volé par un soldat américain, atterrit sans autorisation sur la pelouse de la Maison-Blanche ;
  • le 25 décembre 1974, un homme écrase sa voiture contre la porte nord de la Maison-Blanche et pénètre dans les jardins. Il se rend après négociations ;
  • dans la nuit du 11 au 12 septembre 1994, un Cessna 150, piloté par Frank Eugene Corder, s’est écrasé sur la pelouse de la Maison-Blanche sans que le Secret Service n’y puisse rien faire ;
  • lors des attentats du 11 septembre 2001, le rapport de la Commission d’enquête crédite les passagers du Vol 93 United Airlines, qui s’est écrasé en Pennsylvanie, d’avoir sauvé la Maison-Blanche ou le Capitole (mais selon les interrogatoires de Khalid Cheikh Mohammed, la cible prévue était le Capitole).

Depuis son inauguration, la Maison-Blanche a une tradition d’ouverture au public. En effet, le président Jefferson a ouvert les portes de la résidence présidentielle le jour de sa deuxième investiture en 1805. Ce jour-là de nombreuses personnes, qui avaient assisté à son investiture au Capitole, l’ont suivi pour le féliciter dans la Blue Room. Cependant, au fil du temps, certaines de ces opérations portes ouvertes se sont révélées un peu turbulentes : en 1829, le président Andrew Jackson a dû s’installer dans un hôtel après que 20 000 citoyens aient eu décidé de célébrer son investiture. Ses assistants ont finalement dû appâter la foule vers l’extérieur à l’aide de cocktails de jus de fruits et de whisky. Cette tradition s’est malgré tout perpétuée jusqu’en 1885, jusqu’à ce que Grover Cleveland organise une revue de troupes militaires en face de la Maison-Blanche, au lieu des traditionnelles portes ouvertes.

Jefferson autorisait également les visites guidées de sa demeure, pratique qui a perduré jusqu’à nos jours, excepté en temps de guerre, et a initié les traditionnelles réceptions annuelles du nouvel an et du 4 juillet (jour de la fête nationale américaine). Ces réceptions ont disparu au début des années 1930, même si le président Bill Clinton a tenté de rétablir, lors de son premier mandat, l’opération portes ouvertes du jour de l’an. L’accessibilité de la Maison-Blanche a malgré tout été conservée sous d’autres formes. Le président Abraham Lincoln se plaignait notamment qu’il était constamment ennuyé par des demandeurs d’emploi attendant pour obtenir un rendez-vous ou des faveurs, ou encore d’excentriques pourvoyeurs de conseils comme le « général » Daniel Pratt. Lincoln acceptait ces perturbations plutôt que de prendre le risque de s’aliéner l’associé ou l’ami d’un politicien puissant.

Les visites ont été brièvement interrompues après l’assassinat de John Kennedy en novembre 1963 mais ont repris assez rapidement.

Mais à la suite des attentats du 11 septembre 2001, les visites ont été interrompues avant d’être partiellement rétablies en septembre 2003. Les personnes désireuses de visiter la Maison-Blanche ne pourront désormais le faire qu’en groupe et après appel à leur représentant au Congrès et s’être soumis à une enquête de sécurité sur leur passé. Les visites se font de 7 h 30 à 12 h 30 du mardi au samedi.

Les visites sont gérées par le White House Visitor Office. Elle débute au White House Visitor Center situé dans l’immeuble du Trésor, le Herbert C. Hoover Building, juste à l’est de Maison-Blanche, centre qui abrite également des expositions permanentes et temporaires accessibles à tous (collection d’environ 30 000 objets). Ce centre est géré par la White House Historical Association (Association historique de la Maison Blanche).

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