R.S. Thomas

thomasrsMentionné dans 1404 :
“If 
RS Thomas was compulsory
And Saunders Lewis was for free
Owain Glyndŵr our history
And Dylan kept our memories”

Ronald Stuart Thomas (29 mars 1913 – 25 septembre 2000) (publié sous le nom de R.S. Thomas) était un poète gallois et pasteur anglican, noté pour son nationalisme, sa spiritualité et son profond dégoût de l’anglicisation du Pays de Galles. En 1995, John Betjeman, dans son introduction au premier recueil de poésie de Thomas à être produit par un éditeur majeur, Songs at the Year’s Turning, a prédit qu’on se rappellerait de Thomas bien après que Betjeman lui-même serait oublié. Le professeur M. Wynn Thomas a dit : “C’était le Alexander Solzhenitsyn du Pays de Galles parce qu’il perturbait tellement la conscience galloise. C’était l’un des poètes majeurs européens et de la langue anglaise du XXème siècle”.

R.S. Thomas est né à Cardiff, enfant unique de Thomas Hubert et de Margaret (né Davis). La famille s’est installée à Holyhead en 1918 à cause du travail de son père dans la marine marchande. Il a reçu une bourse en 1932 pour étudier à l’University College Of North Wales à Bangor où il a lu les classiques. En 1936, ayant fini l’enseignement théologique au St. Michael’s College de Llandaff, il a été ordonné prêtre de l’Église anglicane du Pays de Galles. De 1936 à 1940, il a été vicaire de Chirk dans le Denbighshire, où il a rencontré sa future femme, Mildred (Elsi) Eldridge, artiste anglaise. Il est par la suite devenu vicaire à Tallarn Gran dans le Flintshire.

Ils se sont mariés en 1940 et sont restés ensemble jusqu’à sa mort en 1991. Leur fils, Gwydion, est né le 29 août 1945. La famille Thomas vivait avec un faible revenu et manquait des conforts de la vie moderne, en grande partie dû au choix du poète. L’un des quelques équipements ménagers que la famille n’ait jamais possédés, un aspirateur, a été rejeté parce que Thomas a décidé qu’il était trop bruyant.

Pendant douze ans, de 1942 à 1954, Thomas a été pasteur à Manafon, dans le rural Montgomeryshire. C’était durant cette époque à Manafon qu’il a commencé à étudier le gallois et qu’il a publié ses trois premiers recueils de poésie, The Stones Of The Field, An Acre Of Land et The Minister. La poésie de Thomas a atteint une percée avec la publication de son quatrième livre, Song At The Year’s Turning, en effet, une édition compilée de ses trois premiers volumes, qui a été très bien reçue par la critique et s’ouvrait par la célèbre introduction de Betjeman. Sa position a également été aidée en gagnant le Heineman Award de la Royal Society Of Literature.

Il a appris la langue galloise à 30 ans, trop tard, a-t-il dit, pour être capable d’écrire de la poésie dans celle-ci, et les années soixante l’ont vu travailler dans une communauté qui parlait en grande partie gallois. Il a écrit deux œuvres en prose en galloisNeb (“Personne”), autobiographie ironique et révélatrice écrite à la troisième personne, et Blwyddyn yn Llŷn, qui se traduit en “Une année à Llŷn”. En 1964, il a gagné la médaille d’or de la Reine pour la poésie. De 1967 à 1978, Thomas a été vicaire de l’église St Hywyn (construite en 1137) à Aberdaron sur la pointe ouest de la presqu’île de Llŷn.

Il s’est retiré de l’église en 1978, et lui et sa femme se sont relogés à Y Rhiw dans “un minuscule cottage sans chauffage dans l’une des plus belles régions du Pays de Galles – où, cependant, la température baissait parfois sous zéro”, selon Theodore Dalrymphe. Libéré des contraintes de l’église, il pouvait devenir plus politique et actif dans les campagnes qui étaient importantes pour lui. Il est devenu un avocat féroce du nationalisme gallois, même s’il n’a jamais soutenu le Plaid Cymru parce qu’il croyait qu’ils n’allaient pas assez loin dans leur opposition à l’Angleterre.

En 1996, il a été nommé pour le prix Nobel de littérature. Il l’a perdu contre Seamus Heaney. Après sa mort à 87 ans, un événement célébrant sa vie et sa poésie a été tenu à l’Abbaye de Westminster avec des lectures de Heaney, Andrew Motion, Gillian Clarke et John Burnside. Les cendres de R. S. Thomas sont enterrées près de la porte de l’église de St John à Porthmadog dans le Gwynedd.

Thomas était un ardent supporter du CND, mouvement pour le désarmement nucléaire, et a épousé une branche du pacifisme chrétien, même s’il supportait, en principe, le lancer de la bombe incendiaire sur les résidences secondaires dont les propriétaires étaient anglais dans le Pays de Galles rural. À ce sujet, il a dit “quelle est une mort contre la mort de toute la nation galloise ?” Il a également agit dans la préservation de la faune et de la flore et a travaillé avec la SPA galloise d’autres associations bénévoles galloises pour préserver le Milan royal. Typiquement, il a quitté la SPA galloise quand ils ont projeté d’introduire des Milans non natifs au Pays de Galles.

Le fils du poète, Gwyndion, résident de Thaïlande, se rappelle des sermons de son père, qu’il “débitait d’un ton monotone” pendant d’absurdes longueurs à propos du mal des réfrigérateurs, des lave-linges, des télévisions et d’autres appareils modernes. Thomas prêchait qu’ils faisaient tous partie de la tentation de faire des pieds et des mains pour avoir des gadgets que d’aller vers des besoins plus spirituels. “C’était la Machine, vous voyez”, a expliqué Gwydion à un biographe. “Ceci à une assemblée qui ne possédait aucune de ces choses et qui mourait d’envie d’en avoir”. Même s’il peut avoir emmené des idées à des extrêmes, Theodore Dalrymphe a écrit, Thomas “soulevait une question profonde et non résolue : Quel est le but de la vie ? Est-elle de simplement consommer encore et encore, et de nous divertir avec des loisirs et des gadgets de plus en plus élaborés ? Qu’est-ce que cela fera à nos âmes ?” Bien que c’était un pasteur, il n’était pas toujours charitable et était connu pour être gauche et taciturne. Certaines critiques ont interprété des photos de lui indiquant qu’il était “formidable, de mauvaise humeur et apparemment sans humour”.

La quasi totalité de l’œuvre de Thomas concerne ses deux passions jumelles, le paysage gallois et le peuple gallois. Sousèjacente à ces thèmes se trouvait la politique. Ses opinions sur la position du peuple gallois, en tant que peuple conquis ne sont jamais loin de la surface. Ses opinions religieuses, comme on pourrait s’attendre d’un pasteur, étaient généralement présentes dans ses œuvres. Ses premières œuvres se concentrent sur les histoires personnelles de ses paroissiens, les fermiers, ouvriers et leurs femmes. Il détruit la vision douillette du poème pastoral traditionnel avec des descriptions dures et vives de la vie telle qu’elle était. La beauté du paysage, bien qu’omniprésente, n’est jamais suggérée comme compensation du faible revenu et des conditions monotones du travail à la ferme. Cette vision directe de la vie campagnarde vient comme un défi à de nombreux écrivains anglais qui écrivaient sur des sujets similaires. Ce pourrait même être vu comme un défi à son contemporain plus célèbre Dylan Thomas.

Ses œuvres plus récentes étaient d’une nature plus métaphysique, plus expérimentale et s’intéressaient plus à sa spiritualité. Laboratories Of The Spirit (publié en 1975) donne, dans son titre, un indice à ce changement de sujet. Thomas a décrit ce changement comme une investigation sur la géométrie adulte de l’esprit. Il a également expérimenté la publication de poésie aux côtés de dessins originaux d’autres artistes.

Malgré son nationalisme, Thomas pouvait se montrer difficile envers ses concitoyens. Souvent, ses œuvres se lisaient plus comme une critique du caractère gallois qu’une célébration. Il a lui-même dit qu’il y a un “manque d’amour des humains” dans sa poésie. Les autres critiques n’ont pas été sidures. Al Alvarez a dit : “Il était merveilleux, très pur, très amer mais l’amertume était rendue d’une manière belle et très frugale. Il était complètement autoritaire, un poète très, très bon…”

Les dernières œuvres de Thomas se sont vendues à 20 000 exemplaire uniquement en Grande Bretagne.

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